Imeriqua était assis prêt des portes de Sulphur City. Il tenait dans ses mains un objet. Une chose qui lui était chère. Quand il est parti de la Terre, il n'avait rien emporté avec lui, uniquement ce livre.
Peu de personnes peuvent se vanter de l'avoir vu tenir ce livre entre ses mains, il le gardait la plupart du temps dans une poche, toujours prêt de lui, mais ne le sortait jamais. C'était un livre bleu nuit, usé à n'en plus pouvoir distingué le titre. Mais lui Imeriqua en connaissait toutes les pages, par cœur, il était capable d'en réciter chaque mots sans hésitation.
Une page en particulier retenait toujours son attention. La plupart du temps il évitait de la lire, pourtant ce soir, ses mains l'avaient ouvert à cet endroit. Pur hasard? Ou simple acte manqué? Il ne savait pas. Il n'était pas du genre à laisser ses émotions l'envahir. C'était la première fois depuis qu'il était arrivé qu'il repensait à la jeune fille. Elle était si belle, si triste, si… il n'arrivait pas à le définir. C'était son journal qu'il tenait entre ses mains. Il lit la page sur laquelle il était tombé.
Noir, tout commence dans la pénombre, un instant tragique qui me porta droit dans les étoiles. J'ouvre les yeux, un point brille, puis un autre, et encore un autre. Ce sont des miliers de lumière qui se mettent à briller devant mes yeux, rien que pour moi, dans l'infini, vers l'inconnu.
Seule allongée dans l'herbe, je pense, je réfléchis. Où suis-je? Peut-être dans mon jardin, peut-être dans un champ, ou encore dans un parc. Il faut que je me retourne pour comprendre que je suis dans la salle d'astronomie du Musée de Yenovie.
Un jour où plutôt une nuit, j'irais voir les étoiles en vrai, mais pour le moment, je manque de moyens. Je suis aveugle. La technologie permet d'envoyer des images directement à mon cerveau, malheureusement, c'est un ordinateur qui peut me les envoyer, et ces ordinateurs sont installés dans les musées, dans les maisons, mais pas en pleine nature. Je pourrais, très bien, me faire opérer, mais je l'ai déjà dit, je n'en ai pas les moyens. C'est parfois dur d'être adolescente, et encore plus pour une handicapée.
Mon passé n'est pas très brillant non plus, pas autant que toutes ces lumières qui brillent sous mes yeux. Ma mère est morte en me mettant au monde, elle a eu des problèmes au cours de sa grossesse, ce qui explique mon handicap; mon père m'a abandonnée lorsque j'eu 12 ans, me laissant seule dans un appartement. En fait pour être plus précise, il s'est suicidé en me laissant de quoi vivre jusqu'à ma majorité. C'est ma demie sœur, Sofia qui s'occupe de moi, l'inconvénient c'est qu'elle est mariée et ne veux pas entendre parler de moi, elle me laisse donc de quoi vivre, elle paye mes études mais me laisse seule abandonnée à moi-même. J'ai vite appris à me débrouiller dans ce monde qui me rejette constamment.
Peut-être vous dites vous qu'il est immoral de laisser une jeune fille handicapée comme cela, sans aide sociale, et sans soutient moral? Je vais vous répondre une chose, à Yenovie, la question ne ce pose plus de nombreuses années, il n'y a plus d'aide sociale depuis que plus 50% de la population est passée au dessus du seuil de pauvreté, leur politique à ce moment là, était : laissez nous vivre en paix et laissons les autres crever, si ils sont autant dans la merde c'est de leur fautes. Je grossis peut être la situation, mais c'est tel que moi je la vois, donc pas d'aide sociale, pas d'obligation d'aller à l'école, mais moi j'y vais pour justement me sortir de cette merde.
Bon je me disais qu'il faudrait peut-être que je sorte de cette salle avant de me retrouver au milieu de la foule du samedi après midi. Je me relève et me dirige vers l'ordinateur et débranche les électrodes, à ce moment, je sens une main dans mon dos, c'est une main chaude, je m'écarte brusquement.
La personne me parle:
"Excusez moi, je ne voulais pas…"
Je ne répondis rien, c'était un homme, d'après sa voix, il était relativement jeune.
"Pour me faire pardonner, je vous raccompagne chez vous"
Je me retourne et lui répondis " Ce n'est pas par ce que je suis aveugle que je ne suis pas capable de retourner seule chez moi".
Plus aucuns sons ne sorte de la bouche de mon mystérieux interlocuteur. Je lui ai cloué le bec à celui-là, non mais, pour qui me prend-il? Je ne suis pas une fille qui se laisse faire même si j'aimerais bien un jour que quelqu'un me sorte de là… bon maintenant que tout est réglé, je me dirige vers la sortie.
A peine ai-je franchit le portillon que l'homme m'accoste de nouveau,
"Excusez moi, de vous importuner, mais je vous demandais ça car vous semblez aimer les étoiles, comme moi…et puis… aussi parce que je vous trouve très belle…"
Alors là, si je m'attendais à ça, un jeune homme qui me trouve jolie, moi… c'est nouveau! Pas facile de comprendre ce que l'on me veut, surtout quand c'est un étranger qui me parle.
" Hum, si vous commenciez par me donner votre numéro de téléphone et votre nom, je vous appelerai et peut-être pourrions nous prendre un café un jour…". Un mot de trop. Un regret.
" Ok, mon nom est Imeriqua" et il me donna son numéro en braille, je ne sais comment il connaissait le langage, mais l'attention m'a touchée.
Des larmes coulaient de ses yeux en repensant à Emily, c'est à cause d'elle qu'il était parti de la Terre, de Yenovie. La ville lui redonnait trop de mauvais souvenirs.
Alors qu'il rendait à son visage son expression habituelle, il entendit Peter l'appeler par-dessus les remparts. Il faisait jour à présent, Ils ne devaient pas tarder à partir pour le nord. Il alla voir ce qu'il se passait.
C'était Peter qui voulait le racketter en nourriture…
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Sujet: La vie à Sulphur City