Au bout de quelques jours de marche, il arriva enfin en vue de Sulphur City mais ils avaient tous repérer la mine de souffre bien avant avec son odeur caractéristique d'œufs pourris. La ville n'était pas bien grande encore, il y a avait un simple bâtiment qui servait d'intendance générale et de lieu de commandement, je me sentais bien depuis quelques jours. Une béatitude qui ne m'était pas arrivée depuis fort longtemps à l'époque de la vieille terre et de… enfin bref, ça ne servait à rien de ressasser les souvenirs. Une nouvelle vie s'offrait à moi et je comptais bien en profiter avec mes nouveaux compagnons.
Nous reçûmes de drôles de propos via le POD, comme quoi la cité risquait d'être attaquée, par un groupe aux intentions belliqueuse et répondant au nom de GLLOQ. Pourtant ce groupe avait été abordé de manière pacifique par les responsable de SC. Nous pressâmes donc le pas pour aider la cité à se défendre et cela eut pour effet de faire fuir les belligérants. J'eus le droit à une nuit de repos complète avant que Ione ne vienne me réveiller et me demander d'aller porter assistance à un groupe de personnes au nord de la cité.
Ainsi le groupe de scélérats faisait encore parler de lui, ils s'attaquaient à des personnes sans défense et toutes seules alors qu'ils étaient 5 avec leur petite bande méprisable, je fis le plein de réserves et je partit plein nord secourir Ramirez et 2 des ses compères de voyages. J'eus du mal à les retrouver au début, j'étais presser par le temps car GLLOQ n'était pas loin. J'ai passé une nuit blanche à guetter d'éventuels bruits. Mais je fini par m'endormir vaincu par le sommeil. Je m'éveillais un peu avant l'aube et parti tout de suite, toujours tenaillé par la peur de croiser ce groupe de psychopathes. Je n'étais pas loin de Ramirez et de ses amis mais nous n'arrivions pas à rentrer en communication ou avec beaucoup de mal. Après plusieurs nuit d'attentes, je dus me résoudre à reprendre le chemin de SC sans eux.
Le retour se fit un peu plus sereinement avec l'espoir d'arriver à SC sans trop de dommage, Imeriqua dirigeait cette cité d'une main de maître avec Peter, j'avais hâte de me mettre à l'œuvre pour rendre la vie meilleure à tout le monde. En arrivant aux abord de la cité, je me foule la cheville, rien de grave, à cause d'un petit trou, je viens de parcourir des centaines de kms et c'est devant les portes de l'intendance que je me fais mal. J'arrive dans la grande bâtisse, salue rapidement tout le monde et part m'allonger sur une paillasse dans un coin.
Au réveil, je vois Ione qui n'est pas très loin, elle est affairée à ranger quelques babioles et des papiers. Lorsqu'elle se rend compte que je la regarde, elle rougit et détourne son joli regard. Je me lève tant bien que mal, cette foutue cheville me fait plus souffrir que prévu, et je me dirige vers elle.- Bonjour Ione, tu as l'air embarrassée que se passe t il?
- Heu… rien… enfin… si... Je préfère te le dire avant que tu ne l'apprennes autrement... Avec Peter et Imeriqua, on a... enfin... heu…
Ione baisse la tête et fini sa phrase dans un murmure. … à 3...
Je t'avais expliqué dès le début que tu ne devrais pas être possessif... j'espère que tu comprendras et que tu ne m'en voudras pas... enfin, pas trop… Ca ne veut pas dire que je n'ai plus d'amitié pour toi... C'est juste que... enfin, les circonstances... Je comprendrais que tu m'en veuilles, mais j'ai essayé d'être honnête avec toi depuis le début...
- Ne t'inquiète pas je comprends, je suis content pour toi que tu es réussi à prendre du plaisir. Ca ne fait rien, ne t'inquiète pas pour moi ça ira, je ne suis pas quelqu'un de possessif, enfin pas là dessus en tout cas, après je dirai que c'est du cas par cas… Je suis content pour toi.
Les mâchoires visiblement crispées d'Alexius démentent son ton calme, et presque distant. Mais Ione n'ose lui avouer qu'elle est consciente qu'il ne va pas bien. Et c'est d'une voix éteinte qu'elle dit, espérant ainsi conclure la discussion :- Merci de ta compréhension Alexius. Tu es quelqu'un de bien, et j'espère qu'on aura l'occasion d'être souvent ensemble.
Il se retourna et se mit à marmonner en partant :- Oui je suis un chic type, à ce qu'il paraît… on verra avec le temps ma chère.
Mais Ione le rattrapa par le bras, et saisie cette occasion pour continuer une discussion qu'elle souhaitait pourtant terminer.- Qu'est ce que tu veux dire par-là ? Tu penses que ça pourrait changer ? Tu comptes faire quelque chose que je vais désapprouver ? Tu es fâché ? J’ai l'impression qu'il y a une mise en garde dans tes paroles... Alexius, j'ai peur... je t'ai fait de la peine et j'en suis vraiment désolée...
Le visage d'Alexius se ferma.- Non il n'y a pas de propos qui pourrait me faire changer d'opinion politique ou choses comme ça, je suis affilé à la méta et le resterai. La guilde aura ma fidélité irréprochable et indéniable et je suis prêt à mourir pour cela.
Quant au reste, il y a un dicton qui me reste de la vieille terre que j'aime bien : Qui vivra verra… Tout simplement.
- Ce n'est pas ta loyauté envers la guilde que je remettais en question, J'ai peur de t'avoir trop déçu... et que tu m'en veuilles ou que tu en veuilles à Peter ou Imeriqua... Je tiens a toi...
- Je n'en veux à personne seulement à moi-même, mais je pense que ça passera dans quelques temps… peut être....
- Mais pourquoi !! Tu n'as aucune raison de t'en vouloir !! Je comprendrai que tu m'en veuilles, mais ne sois pas si dure avec toi-même... tu n'as rien a te reproché...
- Si, je trouve que j'ai des choses à me reprocher. Seul la dureté que j'applique envers moi m'a permis de survivre dans certaines situation sur terre et ici ce sera pareil. Pourquoi t'en voudrais-je ? Tu as le droit au bonheur là où tu le trouves.
- Mais qu'a tu donc à te reprocher ? Le fait que tu t'es fait de faux espoirs ? Le fait que tu ais cru pouvoir trouver le bonheur avec moi ? C'est encore possible... tout est encore possible... enfin j'espère... je ne voudrais pas que tu t'éloignes de moi... Parles moi, expliques moi... Je veux te comprendre... J'ai besoin de te comprendre pour t'aimer...
- hum hum que répondre à ça... je ne sais quoi te dire…
- Alors commence par le début ! Qu'as tu à te reprocher ?
- Tout et rien… En fait je n'aurai peut être pas du partir aider les autres, mais en même temps, je l'ai fait pour le bien de la guilde et j'ai trouvé une sorte d'équilibre ici avec les autres, avec toi…
- C'est moi qui t'ai demandé d'aller les aider...
- Je sais
- C'est donc plus de ma faute que de la tienne…
- En fait je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu en ce moment
Alexius répéta, comme pour se convaincre lui-même :- Je ne t'en veux pas… Tu as le droit de trouver le bonheur et si ce n'est pas avec moi tant pis du moment que tu es heureuse.
- Oui, mais ce bonheur je peux encore le trouver avec toi. Pourquoi a tu l'impression que je m'éloigne de toi ? Je n'ai pas fais ça par manque d'amour pour toi... c'est juste que... Je m’étais promis de profiter de chaque instant de vie qu'il me reste. Mais je me sens bien avec toi
- Qu'il te reste ?? Pourquoi tu dis ça ?
- Je n'en ai jamais parlé a personne… Même mon frère n'est pas au courant
- Si tu veux en parlais je suis là.
- Dans ma jeunesse j'ai vécu à Simbirsk une ville d’URSS. Le taux de radiation était très élevé là-bas à cause essais nucléaires. Les bébés naissaient avec des mutations et les adultes mourraient de cancer de la tyroïde… Moi aussi j'ai absorbé beaucoup trop de radiation.
Ione s’interrompis un instant, pour laisser ses souvenirs remonter, puis poursuit :- J'ai fait des tests quand je travaillais encore dans les labos sur terre. J'ai un cancer. J'ai fait des expériences sur moi pour comprendre comment marchait la télépathie mais aussi comment les mutations étaient provoqués par les radiations, et quels processus se déclenchent au niveau des cellules. J'ai essayé plusieurs traitements innovants sur moi.
Le visage d’Alexius exprimait maintenant une profonde tristesse. Il hésita un instant, mais fini par lui poser la question qui lui brûlait les lèvres :- Tu sais combien de temps il te reste ??
- J’ai réussit a obtenir quelques résultats avec les traitements que j’ai essayer, mais en fait, j’ai seulement fait disparaître les symptômes de manière temporaires. Dans quelques années, 2 je pense, le cancer reprendra le dessus et se développera de manière extrêmement rapide. Je serais morte en quelques jours.
- Alors il ne faut pas laisser le cancer reprendre le dessus ! Je me battrai avec toi !
- Merci. Et c'est pour ça que je suis parti sur Pandora… Je suis parti pour Aider Ouli à réaliser son rêve, mais aussi pour moi. Pour pouvoir sortir de mon train-train, pour pouvoir vivre intensément
- Je comprends mieux maintenant et je m'excuse de ma réaction totalement déplacée et idiote
- Mais non, tu n'as pas a t'excuser. Ta réaction est naturelle. Tu as même très bien réagit. Tu es un vrai Gentleman
- Très bien réagit??
- Oui… tu avais toutes les raisons de te fâcher.
- Pourquoi se fâcher ça ne sert à rien et ça induit des tensions dans le groupe, ce qui ne peut qu’être préjudiciable à la guilde.
- Ne pense pas tout le temps à la guilde, Alexius ! Pense a toi aussi…
- Maintenant non je ne penserai pas qu'à la guilde, je penserai à toi aussi.
- Merci, vraiment… Merci Alexius.
- Moi je ne suis qu'un rouage. Je ne suis pas si important que ça pour l'instant.
- Tu comptes beaucoup pour moi. Beaucoup plus que tu n'as l'air de le penser. Je te devais la vérité. Mais tu sais, ça n'a pas été facile a dire... C'est la première fois que j'ose en parler...
- Je me doute… et je te remercie de ta confiance. Si tu veux parler de chose personnelles je serai toujours là.
- Je n'hésiterai pas a te parler, promis.
Ione vint se pelotonner dans les grands bras musclés d’Alexius. Elle posa la tête sur son torse et ils restèrent assis, sans plus parler. Ione s’endormis. Elle ne s’était pas sentie autant en sécurité depuis ses 6 ans, depuis qu’elle ne dormait plus dans la même chambre que son frère…
Alexius regarda Ione dormir paisiblement dans ses bras, il restait sous le choc des révélations qu'elle lui avait fait. Pourquoi une femme aussi belle et aussi gentille devait être affublée d'une telle malédiction. Il écrasa une larme et se retient de pleurer, cela faisait longtemps que ce ne lui était pas arrivé, en ces temps si lointain. Finalement, il réussit aussi à s'allonger tout en gardant Ione dans ses bras et sans la réveiller, puis les bras de Morphée s'ouvrirent à lui.[Co-écrit avec Ione, merci à toi
]